Le soir, assemblée générale de l’association « Du pin sur la planche ». Elle se tient chez Yves et je me dis que nous serons sans doute en nombre limité car la surface de son appartement est également limitée. Bien que membre de l’association depuis, sauf erreur, trois ans je n’ai rencontré à ce jour aucun autre membre de la confrérie, hormis le Président Simone.
Rappelons ici que l’objet de cette structure, encore discrète, est de planter une allée de pins parasol en travers de la région Sud-Ouest, de Soulac à Mont de Marsan.
« Entre vite, Olivier, nous avons commencé la réunion. Tiens tu portes la barbe, maintenant ? « Les présentations sont vite bouclées, il y a là Guy, un sémillant sexagénaire, pluri-associatif mais néophyte pour ce qui de notre travail, et Cécile, jeune femme tendance bohème élégante avec qui je me sens tout de suite en sympathie. Yves me propose une tisane et je vais accepter au moment où les deux autres déjà servis demandent s’ils ne pourraient pas boire autre chose, plus corsé. Légèrement déçu par ce manque de conviction pour les plantes notre ami sort une bouteille de pineau rouge et nous sert tous les trois. Ce pineau est absolument délicieux, fruité et d’un velouté en bouche rarement rencontré. Une assiette de biscuits gaufrés est servie. Notre hôte sait recevoir.
La discussion reprend maintenant et porte sur des points qui sont le b a ba de l’association et vraiment je m’interroge sur ce qui a pu être abordé pendant la demi-heure précédente. Ce devait être de l’ordre de la conversation mondaine. Il est donc rappelé le choix du dessin de l’allée tel qu’on le verra de très haut dans le ciel, sa largeur, la taille des plants. Yves fait ensuite une sorte de rapport moral des activités de « Du pin sur la planche » depuis sa création.
200 mètres sont d’ores et déjà plantés près de Montalivet. Ne restent plus que 199 km et 800 mètres. Le maire de Hourtin a donné son accord pour une bande de 1 km, à l’est de l’étang éponyme. Les élèves de l’ENITA pourraient aider à creuser les trous de cette concession, en janvier. Doivent-ils être assurés par nous ce qui risque bien d’épuiser en une seule fois la trésorerie ? Commenté : J’ai, il faut s’en souvenir, organisé une conférence au Hâ 32. Yves avait ainsi détaillé son projet devant un public tout acquis à sa cause.
Commenté : Je dois faire une drôle d’impression car j’arrive avec, à la main, le feu arrière clignotant de mon vélo que je tente vainement d’éteindre. De guerre lasse je le glisse dans ma poche. Il ne me reste qu’à espérer que les piles tiendront jusqu’à mon retour.
Commenté : Nous pensons à nos petits-enfants. Dans, mettons, une cinquantaine d’années.
La psychologie du professeur responsable de ces élèves est alors analysée finement. Il semble qu’il soit décontracté à tendance sécuritaire. Nous pensons que l’école peut bien assurer ses élèves en sortie. A ce moment Yves, tout feu tout flamme, déploie force cartes d’Etat-Major et du cadastre pour nous situer le lieu du crime. Nous ne sommes pas très avancés car il manque la carte intermédiaire, seule vraiment utile.
L’opération plantation est prévue pour le mois de Janvier, dès que Yves aura repris contact avec le fameux prof ou avec le directeur de l’école. Guy nous demande alors ce que nous avons fait de manière concrète, Cécile et moi pour l’association. Je confesse avoir dû décliner une participation de travaux forestiers en août 2004 du fait de mon absence et Cécile se glorifie d’avoir transporté un lot de « protège-chignons » dans lesquels sont mis à germer les graines de pin et avoir avalé force yaourts pour en récupérer les pots.
L’année 2006 doit ainsi marquer une nette accélération dans l’activité de l’asso. C’est maintenant à Cécile de faire un rapport financier puisqu’elle est chargée de la Trésorerie. C’est assez succinct car elle n’a apporté aucun document. Nous n’avons donc pas la liste des adhérents. Les membres cotisants pour 2005 ne doivent pas être différents des personnes présentes à la réunion. Il est décidé de donner ces précisions sur le site de l’association. https://dupinsurlaplanche.org et l’adresse électronique dupinsurlaplanche@free.fr Le montant de l’adhésion est fixé, après débat, à la somme de 15 euros, en décidant d’une cotisation symbolique de 1 euros pour toutes les populations en difficultés. Nous acceptons tout et même les chèques en bois bien entendu ! Tout cela est adopté sans difficulté puisque la totalité des membres de l’association est décidément présente. Le bureau est élu.
Yves accepte la charge de président, Cécile celle de secrétaire. Il y là maintenant une zone floue, car une certaine Agnès est en principe trésorière mais elle ne s’est pas manifestée depuis quelque temps. Pour le moment Cécile se charge donc des finances. Guy, ancien trésorier de VéloCité, nous précise que les associations sont sous la surveillance attentive des services fiscaux. Cécile en perd un peu de son optimisme et se voit finir à l’ombre des cachots. Il est question des dépenses effectuées jusqu’alors par l’association. Frais de timbres, d’essence.
Des plants donnés au psy, amateur de 2 chevaux, qui compte présenter un engin pour le concours des Jardins. Le toit supporterait une forêt de pins parasol. La réunion tire vers la fin alors que le téléphone sonne. C’est Natacha à l’appareil. Yves lui propose de rappliquer dans une quinzaine de minutes, lorsque nous serons partis. Cécile lorsqu’elle le comprend se déclare un peu désappointée car elle escomptait inviter Yves à dîner. Guy se retire alors courtoisement, emportant fièrement deux pins en pot.
Il me semble qu’il est temps pour moi d’en faire autant car les relations Cécile/Natacha ne sont pas d’une grande limpidité. Je glisse quand même l’éventualité d’une dégustation de soupe à la citrouille chez nous, la semaine prochaine et je Commenté : Cécile, amusée par cet enthousiasme, me lance un grand clin d’œil en catimini. Commenté Je n’ai toujours pas bien compris comment on pouvait tracer, au beau milieu de la forêt, un double ligne droite. A la boussole ? Au GPS ? Commenté : Fort généreusement notre hôte a rempli à nouveau les verres de cet excellent pineau. Pour sa part il pioche allègrement dans les gaufrettes. Commenté : Le docteur Meyer est connu de tous. Tsoin tsoin ! Commenté : Mon verre de pineau est maintenant vide . C’est extraordinaire, je l’ai bu sans m’en rendre compte. Peut-être en aurai-je un de plus ? charge deux bouteilles de jus de pomme offertes par Yves .
Je n’ai pas perdu ma soirée. Nous nous quittons dans la bonne humeur. Je tutoie fraternellement Cécile et l’embrasse dans le même esprit. Le retour à bicyclette se fait sans problèmes quoique j’aie oublié mon casque dans le vestibule. Sensation d’avoir équilibré ma journée entre des activités si différentes que les consultations et cette soirée. OFL